sábado, 5 de octubre de 2024

LES CLOCHARDS NE VONT PAS AU MÊME PARADIS QUE LES MINISTRES

 




ATELIER DE THÉÂTRE SDF

Nous partons des idées théâtrales de Paloma Pedrero, Armand Gatti et autres. Surtout on s’appuie sur les expériences de Jean-Luc Bansard dans les ateliers citoyens. Il n’y a rien de nouveau.

Nous cherchons à redonner la parole à ceux qui en sont privés, à donner des mots aux oubliés, à ceux qui n’ont pas leur place dans l’Histoire ; peut-être cette démarche théâtrale permettrait la (re)construction d’identités sociales positives et par là une requalification sociale des personnes en situation d’exclusion... mais, au moins, on essaie de les donner un outil, l’expression théâtrale, de survie.


PRÉSENTATION

Quand on les interroge sur l’événement qui les a directement amenés à quitter leur logement, les personnes sans-domicile citent en premier lieu le départ du domicile conjugal (25 %), la fin de la vie commune avec les parents (20 %), les impayés de loyers ou l’expulsion (20 %), l’arrivée en France après avoir quitté un pays étranger (20 %). Les sorties d’institution (hôpital, prison) viennent ensuite (12 %) (enquête Insee 2001). Un accident de la vie (divorce, chômage, décès d’un proche, surendettement, maladie, etc.) est souvent le facteur déclenchant. Mais les causes qui conduisent une personne à la rue, de manière momentanée ou durable, peuvent avoir une origine plus profonde et ancienne : histoire personnelle et familiale douloureuse, isolement social et affectif devenu insupportable… Deux éléments sont particulièrement fréquents dans les événements personnels, familiaux et sociaux qui mènent à la rue : les difficultés ou ruptures survenues dans l’enfance (28% des personnes déclarent avoir subi de mauvais traitements contre 8,5 % dans la population générale ; 20 % ont été placées en institution ou en famille d’accueil contre 2 % de la population générale) et les problèmes de santé (25 % contre 6 %). Le fait d’être sans abri pour une personne étrangère s’inscrit dans un processus différent : précarité prolongée faute de réseau, d’insertion ou de titres légaux de séjour qui conduit à se cacher pour vivre et travailler.


LA PROPOSITION DE CONSTRUCTION DE LA PIÈCE À CRÉER PAR LES PARTICIPANTS

Nous énumérons quelques faits divers comme des cintres sur lesquels chaque participant peut accrocher son histoire. On les a pris et adaptés de plusieurs sources, après les localiser sur Internet.


LES CINTRES


CINTRE 1  UN SDF DÉCÈDE APRÈS AVOIR ÉTÉ ROUÉ DE COUPS PAR DES MINEURS : L’homme, sans domicile fixe, âgé de 50 ans, n’a pas survécu à ses blessures. Violemment agressé par plusieurs jeunes vers 23h30 dans le quartier centre de la ville, il a été hospitalisé dans un état très grave. La victime, touchée à la tête, était en arrêt cardio-respiratoire à l’arrivée des secours. Son pronostic vital étant engagé, elle a été transportée au CHU où elle est décédée des suites de ses blessures, selon le procureur de la République.


CINTRE 2 UN POLICIER A-T-IL DÉLIBÉRÉMENT TUÉ UN SDF? Les faits se sont déroulés au matin du 29 juin dernier. Une dame âgée a alerté son petit-fils, policier, après avoir entendu du bruit dans une dépendance de sa maison. Sur place, le policier découvre un Algérien en situation irrégulière, dormant sur un lit de fortune qu’il avait installé. Selon une source policière, l’agent a d’abord alerté ses collègues et leur a demandé d’intervenir pour interpeller le SDF qu’il maintenait. Quelques minutes plus tard, il les a rappelés et leur a expliqué avoir tué cet homme avec son arme administrative. Selon lui, la victime serait devenue agressive et l’aurait menacé avec un objet. Après l’avoir tué, l’auteur des coups de feu a pris deux photos de la victime, au sol, décédée, avec son portable. Avant de rappeler ses collègues.


CINTRE 3 SANS-ABRI MEURT ÉCRASÉ PAR UN CAMION POUBELLE Alors qu'il dormait dans la rue, enveloppé dans un tapis à côté d'un tas d'encombrants, un sans-abri a été écrasé, jeudi, par un camion poubelle. Le véhicule de ramassage lui a roulé dessus. L'homme est mort sur le coup. Les trois hommes du camion-benne venus ramasser les encombrants, sont encore sous le choc. Vers 07h00 du matin, le camion poubelle a roulé sur un SDF qui dormait juste à côté des encombrants. L'homme était enroulé dans un tapis sur le trottoir, indique une source policière. Seule sa tête dépassait et reposait sur la chaussée. Personne ne l'a vue quand le camion s'est approché des encombrants. À ce jour, on ne connaît ni le nom, ni l'âge de la victime


CINTRE 4 UN SDF RETROUVÉ MORT DANS SA VOITURE. La vague de froid pourrait être à l’origine du décès. Un sans-abri de 56 ans a été retrouvé mort dans son véhicule ce mercredi matin par la police municipale. Vers 10 h 30, ils ont découvert la victime alors qu’un groupe de SDF s’inquiétait de ne pas voir leur ami sortir de sa voiture. Les agents ont tenté en vain de le réanimer notamment avec un défibrillateur. Mardi soir, ils avaient déjà croisé cet homme dans sa voiture et lui avaient proposé un lit dans un centre d’hébergement selon un élu municipal. La victime, connue des services sociaux de la ville, avait refusé. Le froid pourrait être à l’origine du décès même si pour le moment, on ne connaît exactement les causes de la mort.


(OUVERTS À DES HISTOIRES PROPOSÉES PAR AUTRES)


 LA PIÈCE À CONSTRUIRE


Sur le plateau une table d’autopsie, métallique, roulante… des lumières fortes, une porte simple praticable côté jardin, autre porte double au fond, côté cour des armoires métalliques, tout le décor est clair, froid, sans âme.


Par la porte côté jardin l’AIDE PREMIER entre, habits de personnel sanitaire, il/elle siffle une mélodie comme « Tous les garçons et les filles », déplace la table d’autopsie au mur côté cour et sort pour la porte du mur du fond qui laisse ouverte.


Il/elle retourne poussant un brancard avec support roulant, dans le brancard un corps couvert totalement avec un drap, un sac contenant des documents est suspendu aux pieds du corps, il/elle place ce chariot côte jardin. L’AIDE SECOND arrive avec un autre brancard pareil qu’il/elle place au milieu du plateau sous la lumière. L’AIDE SECOND prend le sac de documents et sors un papier  qu’il lit à l’autre.


AIDE SECOND : (CINTRE)

AIDE PREMIER prend l’autre sac de documents et sors un papier  qu’il lit en haute voix : (AUTRE CINTRE)


AIDE PREMIER : Demain le Docteur a deux belles autopsies à réaliser.

AIDE SECOND : On l’a préparé deux beaux cadavres tout propres… en plus, il vient avec des élevés en pratiques.


Il sortent du plateau et éteignent les lumières zénithales, restent les lumières de secours.


CORPS 1 se lève un peu : C’est con d’être mort, en plus c’est ennuyeux et froid.

CORPS 2 se lève aussi un peu : Très froid non, le froid est dans la rue.


Les cadavres dialoguent sur sa mort et commencent à raconter sa vie :


DÉVELOPPEMENT DE LA PIÈCE

Les acteurs racontent leur vie avant de vivre sans domicile et on joue quelques scènes marquantes.

On joue aussi l’élément qui a déclenché la perte du logement.

On joue les démarches qui a essayé pour sortir de là.

On joue leur mort.


CONCLUSION

CORPS 1 : Il faut se préparer pour la boucherie.

CORPS 2 : Au moins, on sera utiles pour la formation de ces jeunes, au moins…


Les corps se recouchent.


FIN







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