« Ah... le temps. Le temps m'a tout pris et tout donné. Quand j'étais jeune, je courais après lui, pensant que je pouvais le dompter, le plier à mes volontés. Mais, voyez-vous, le temps n'écoute personne. Il avance, inlassablement, avec cette lenteur implacable qui finit par tout emporter.
Je me souviens de mes premiers jours, mes premiers amours... tout semblait durer une éternité, même on s’ennuyait. Le parfum des fleurs au printemps, le parfum d’une fille lors d’un premier rencontre, les soirées d'été où l'on refaisait le monde... Tout cela, c'était hier. Et aujourd'hui, tout cela semble si loin. Je suis là, parfois assis sur un banc, à observer les jeunes qui, comme moi autrefois, pensent pouvoir conquérir le monde.
On ne conquiert rien, non. On apprend à vivre, simplement. À savourer chaque instant, même les plus simples, les plus banals. Le temps nous apprend à apprécier ces petits riens qui, au final, sont tout.
Mes mains, regardez-les... elles sont tachées, marquées par les années, par le travail, par la vie. Elles ont tenu tant de choses, ces mains. Des livres, des outils, des visages aimés... et maintenant, elles tiennent le bâton qui me soutient dans mes derniers pas.
Je n'ai pas peur de la fin, non. J'ai vécu. J'ai aimé, j'ai perdu, j'ai ri, j'ai pleuré. Le temps m'a façonné, il m'a enseigné la patience, la résilience, peut être la sagesse ou c’est une autre forme de connerie ? Et maintenant, je lui rends grâce. Parce que chaque instant de ma vie, aussi éphémère soit-il, a été un cadeau.
Alors, jeunes gens, écoutez un vieux fou. Ne courrez pas après le temps. Vivez-le. Savourez chaque instant, car il est précieux. Moi, je vais m'asseoir encore un moment, à regarder le monde passer, avec gratitude. »
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