martes, 31 de octubre de 2023

EST-CE L'ENNEMI?

Sur scène une petite table délabrée, un banc de fortune, sur la table un ancien appareil de téléphone… le soldat entre pendant qu’on entend des explosions, des rafales de tirs. Il s’assied et marque un numéro, au bout d’un moment il parle :



- Est-ce l'ennemi ?... Pourriez-vous arrêter la guerre un instant ?... Pourriez-vous arrêter la guerre un instant !!!!???

Maintenant, je vous écoute. Je voulais vous demander quelque chose…. Ça, non.

Vous aller avancer demain ? À quelle heure? Alors quand ? Dimanche... Mais à quelle heure? Ah ! A sept heures, à sept heures nous sommes tous couchés. Et ne pourriez vous pas avancer dans l'après-midi ? Après le foot ?

Oui, est-ce que vous viendrez beaucoup? Combien ? Wow !! Quels cons ! Je ne sais pas s'il y aura des balles pour autant de personnes. Eh bien, nous les tirons toutes et vous vous les partagez.

Hier, votre espion, Agustín, était ici, un petit, habillé en « Bécassine ». Il a pris les plans de la poudrière, qu'il les apporte car nous n'avons que ceux-là. Eh bien, faites-en une photocopie et renvoyez-les-nous. Oui, parce que maintenant on ne trouve plus la poivrière, la poudrière !! D'accord.

Et cela on pourrait arrêter la guerre pendant une heure ou deux ? Parce que notre canon est coincé … Le sergent… qui a passé la tête à l'intérieur pour faire une révision et n'arrive pas à la sortir. Il est vivant parce qu'on l'a entendu, il dit « sortez-moi d'ici » et nous avons essayé  avec du savon, mais ses cheveux deviennent blonds, mais il ne sort pas. Eh bien, c'est vrai, peut-être que tirer va le débloquer, cela ne nous était pas venu à l'esprit.

Eh bien, alors nous restons comme ça. D'accord, jusqu'à dimanche. Que vous  tuez bien !  Adieu !


Il raccroche et fait un nouveau appel


Est-ce l'usine d'armes ? Est-ce que M. Emilio, l'ingénieur, est là ? Qu’on veut lui parler ! De l'armée.

M. Emilio, je vous appelle au sujet d'une question de réclamation. C’est pour les six canons qu'on nous a envoyé hier, deux sont arrivés sans trou. Eh bien, nous tirons avec la balle de l'extérieur, c'est-à-dire qu'en même temps que l'un appuie sur la gâchette, un autre court avec la balle. Oui, mais il se fatigue et la laisse tomber... Bon, on ne sait pas où, parce qu'ils ne reviennent pas... Et vous ne vendez pas les trous en vrac ? Eh bien, envoyez-moi deux en paiement à la livraison, ou trois en cas de perte. D'accord.

Autre chose, le sous-marin, le sous marin que vous avez envoyé hier, bonne la couleur, mais il ne flotte pas. « Rien », nous l'avons jeté au fond de la mer après le repas et il n'est toujours pas remonté. En d'autres termes, c'était un navire. Wow ! il nous a fallu beaucoup de travail pour le couler... Bien sûr, mais avec quelque chose de ce prix-là, au moins envoyez une brochure ! …Non, envoyez-en un autre car celui-là sera tout  mouillé.

Et je voulais vous demander, comment vont les mitrailleuses ? Et si on en achète deux ? Nous n'en avons pas, nous utilisons un fusil ordinaire et un bègue tire avec, bien sûr, mais ce n'est pas pareil, ça ne tue pas pareil. 

Et nous n'avons pas de chars non plus, nous utilisons une twingo avec un nain et au lieu de tirer, il insulte. Bon, ça ne tue pas, mais ça démoralise. 

Et dans l'aviation, il nous reste un parachutiste, mais il n'est valable qu'une fois, car on les jette avec rien, pour économiser, comme ça.

Et nous n'avons pas non plus de cavalerie, nous apprenons aux plus abrutis à galoper, ils vont bien, ils donnent des coups de sabot maintenant et mangent du fourrage.

Bon, alors vous allez m'envoyer : deux missiles, l’un économique, un canon anti-aérien aussi, notez bien, oui, pour payer le total à la fin du mois. Et rien de plus, Ah ! Et des balles… assorties.

Eh bien, Ah ! Qu'est-ce que je voulais vous demander :Un militaire nommé Julito est-il allé là-bas pour acheter un avion ? C’est un dont le père est poissonnier, il a une sœur qui va se marier, il a un grain de beauté sur la hanche, en montant à droite. Oui ? Qu’il vient au téléphone, s’il vous plaît.

Julito, es-tu « assis » sur le cheval du capitaine ? Un cheval brun avec des mouches. Regarde dessous pour voir si tu l'as. Eh bien, apporte-le-lui, ils galopent tous ici et le capitaine court derrière.

Et que tu viens vite, on attend que toi pour avancer... Non ! Le commandant dit qu'on avance tous ensemble ou rien. 

C'est bon, on te réserve ton avancée et tu pourras ensuite avancer par tes propres moyens. Bien, à plus tard.

Oui, Oh, attends ! tu es sorti avec un espion que tu pensais être une fille blonde. Oui, eh bien, c'est un espion... Eh bien, tout ce que tu veux, c'est à toi de décider, tu ne m’en mêles pas.

Eh bien, viens bientôt, à plus tard. Oui, je vais appeler le commandant pour lui dire que j'ai déjà appelé.


Il raccroche et appelle.


Comment vas-tu mon commandant ? Ne me dis pas. Et que s’est-il  passé  ? Et, en d’autres termes, le char était mal  garé, le char était mal  garé, et la grue l’a emporté à la fourrière et nous avons été condamnés à une amende. Et il vaut mieux que nous mettions fin à la guerre, pendant que nous partons à sa recherche et tout, ils nous ont donnée une branlée.

Eh bien, je pars  pour ma maison, s'il y a quelque chose, écris-moi et je reviendrai.


Texte en espagnol de Miguel Gila. Droits de réproduction: Successeurs de Miguel Gila
Traduction et adaptation sans fins lucratifs: Antxón Massé

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